Si tu étais nue

Oriflamme rouge

dans l'abstrait de tes yeux 

un gyrophare, qui bouge

une sirène de peau rouge

Et si les cendres, grises,

éclairaient ton ciel, bleu

Et si le pré, vert

se couvrait de neige, blanche

Et si tu étais nue, comme un ver… 

Et je tourne, je tourne,

Je vire au vert voltant

Et je tourne, je tourne,

Je vole en éclat de verre d'eau

Bannière d'apparat 

ton drapeau vermeil flotte

ô ton teint gris, sourit

comme un spectre lumineux

Tu m'éclaires, d'un flash

aveuglé, ébloui, étincelé

clignotant vacillant, orangé

dis-moi qui l'a volé ? 

Dis-moi, synthèse addictive

protéine multiforme

Tu m'irrites de ton miel

viens donc là avec tes bleus

Fée secondaire de lumière

ô clair-obscur abscons

Débauche d'effets secondaires

ça m'enlace, m'en laisse, hélas, tout con

Tout en nuances de gris, résonnent

ô centre de ton cercle chromatique

1000 teintes tamisées, tempérées, épurées,

enluminent mes pigments saturés 

Et ta plante tinctoriale

trompe mon œil contrasté

Telle une estampe végétale

sur ma fibre primaire s'est imprimée

ô ton faisceau polychrome

lance le signal sépia

D'un ton contrasté, dégradé, bariolé

au diapason multi-chrome

Où l'éclat jaune en rafale

oscille et vacille de but en blanc

Tout en nuances mauves et lascives

estompe, là, ta nitescence

ô tu es gamme chromatique

dans mes pupilles colorées

ô tu es ma came romantique

dans mes prunelles perlées

ô tu es ma douceur supplémentaire

ô tu es ma couleur complémentaire